Le tracteur, une mémoire :
Pour beaucoup de personnes, nous avons des liens forts avec la terre, et dans nos souvenirs une de ces machines ayant appartenues à un oncle ou un grand père, même aujourd'hui pour nos plus jeunes enfants, elles font encore partie du paysage.
Ces tracteurs sont maintenant les témoins d'une époque industrielle par leurs mèthodes de fabrication, d'une vie rurale par la conception de leurs outils, de leurs styles et dimensions. Et aussi d'une époque révolue où tout était encore à taille humaine. Ils nous rapellent d'où l'on vient, nos valeurs familiales, et nos traditions peu importe qui nous sommes.
En ce qui me concerne, mes tracteurs me permettent de me reconnecter avec la nature loin de l'agitation urbaine quotidienne.
La machine au service de l'homme :
Avec la mécanisation des campagnes la vie a changé et les conditions de vie se sont ameliorées, de par des rendements meilleurs et une pénibilité bien moindre.
Ainsi apparue la société que l'on connait, moins centrée sur nos besoins primaires, puisque les gens ont eu plus de temps pour d'autres activités.
Mais la machine peut aussi écraser l'homme. Ce dernier cherchant toujours à la perfectionner et à gagner plus d'argent, elle devint un produit de consommation, crééant ainsi, l'escalade au rendement, et épuisant l'homme et la nature.
C'est pour cela que seul les machines des Trentes Glorieuses font parties de notre collection.
Une mécanique relativement simple :
A mon sens, l'un des premiers tracteurs à laisser son emprunte a été le Fordson F. Ils ont été produits en grande série dès 1917, avec uniquement l'essentiel : un moteur, une transmission faisant aussi office de chassis, et des roues.
Comme pour l'automobile, la diffusion de masse des tracteurs est passée par la fabrication de machines simples et relativement peu onéreuses. Certains des progrés ont marqué l'histoire du tracteur, comme par exemple, le relevage 3 points d' Harry Ferguson. D'autre, pour s'adapter aux besoins de l'époque : des moteurs plus performants, ou des boîtes de vitesse intégrant de l'hydraulique.
Cette simplicité relative perdurera jusqu'aux années 80, rendant la maintenance des ces machines possible même par un amateur averti.
Des machines de petite série ou artisanales :
Au début des Trentes Glorieuses, le besoin de mécanisation était grand, et bien supérieur à la capacité de production. Notons aussi que l'obsolescence programmée n'était pas encore à l'ordre du jour.
Le but était de produire des machines capablent de résister aux pires conditions. Les pièces mécaniques ont été confectionnées génereusement par rapport à la puissance demandée. Et les constructeurs ne cherchaient pas encore à atteindre des rendements maximums avec des pièces légéres, ou à tirer les prix de production à la baisse en économisant la matiére première.
Mais tout ça reste pragmatique, car les machines qui ont suivies n'ont pas été créées à partir d'une feuille blanche. Elles sont l'évolution de pièces ou de partie de pièces antérieures. Ainsi, plusieurs gammes de tracteurs mutualisent les mêmes pièces mécaniques.
A cette époque, beaucoup de petits constructeurs ont fleuris en France, modifiant des voitures d'avant guerre ou créant leur propre tracteur.
Résistants et attachants :
Les tracteurs sont des machines qui ont traversé les générations.Ils portent les traces d'un vécu. Certains ont survécus à des décènies d'abandon aux quatres vents, d'autres ont redémarré instantanément après des années d'inactivé, et d'autre encore sont restés en activité affichant des milliers d'heures à leurs compteurs.
Ce sont plus que des morceaux de métal, les designers de l'époque avaient voulu que leurs carrosseries soient resemblantes à des animaux. Autant de raisons, qui font se demander si ces machines n'ont pas une âme au final...
Encore utiles :
Bien qu'ils ne soient pas à la pointe du modernisme, en effet ils sont incapables de se déplacer de manière quasi autonome (à l'aide d'un GPS), les vieux tracteurs disposent d'un poste de pilotage sommaire et à l'air libre, amplement suffisant à leurs fonctions.
Ces derniers sont bien utiles pour diverses tâches comme entrenir un terrain, faire un potager, aller chercher du bois ou encore tirer une remorque. Et bien d'autres choses encore.
Environnement :
Un vieux tracteur si son moteur est fatigué par des années de labeur, fume un peu, mais il ne pollue pas tant que ça. En effet, les quelques litres de carburant consommés par an, ne sont rien par rapport à la pollution générée par la fabrication d'un tracteur neuf.
Bien sûr, rien n'empêche de remettre le moteur en état de façon à ce que ce dernier ne fume plus, (petit clin d'oeil écologique au passage). Car, même s'il est encore loin des normes modernes anti-pollution, son émission de carbone restera négligeable face à l'achat d'un neuf.
Certains diront qu'il consomme trop, c'est souvent dû à l'usure prononcée des moteurs, même s'ils semblent tourner encore rond. La différence entre un moteur fatigué et un retapé, est d'autant plus notable sur les modéles à essence.
Un autre sujet moins médiatique : les fuites d'huile ! Pourtant sujet très important pour qui respecte les sols et l'eau. Petite astuce : une simple bassine sous le tracteur à l'arrêt peut suffire à éviter des infiltrations dans le sol, sinon réparer votre fuite.
Pas si différent des voitures :
Il existe des liens étroit entre les tracteurs et les voitures.
En effet, certains constructeurs de voitures ont produit des tracteurs, des moteurs de voiture ont également équipés des tracteurs, et des voitures ont même été transformées en tracteurs.
Ces moteurs ont été optimisés différemment, notamment au niveau des carburateurs, collecteurs, tailles de soupape,et diagrammes d'arbre à cames.
Un même moteur dans sa version agricole fournit son couple maximum à une vitesse de rotation inférieure à celle de la voiture, donnant mathématiquement une puissance maximale inférieure. En contre partie, le moteur est donc plus souple, plus adapté à la traction de fortes charges, notamment lors du démarrage où l'embrayage est moins sollicité du fait de sa plus faible vitesse de contact.
Le Lapin et la Tortue :
Un tracteur ce n'est pas l'engin rapide par excellence, mais il peut génèrer d'autres sensations, voir même de l'adrénaline.
La puissance ne sert pas à la vitesse, ni à l'acceleration, mais plutôt à la force de traction pure (permettant d'utiliser de plus grands outils). La puissance sert aussi à pousser la machine au maximun de son adhérence, ce qui peut être assez amusant si vous avez envie de tester cette dernière.
Il y a aussi le plaisir de prendre le temps de travailler la terre, et de faire des balades dans la nature avec son tracteur.